« Je souhaite, depuis longtemps, réaliser un travail avec des personnes issues de la communauté LGBTQIA+. L’intrication du politique et de l’intime est au coeur des luttes pour les droits de cette communauté. Ainsi, un acte militant ou visant à affirmer son identité peut-il être un acte d’amour, ou en tout cas d’espoir, de même que l’amour peut être un antidote contre l’hétéronormativité. Ma proposition artistique a consisté à inviter les personnes à venir poser en studio au sein d’un dispositif qui se veut théâtral. Un socle vient supporter la personne qui prends place devant un fond paysagé changeant. Les paysages ont été photographiés en Bretagne, dans des zones naturelles protégées. Chaque portraituré·e choisi son fond, et une réflexion préalable permet de choisir en concertation quelle posture, geste, ou attitude corporelle serait à même de proposer une interprétation de la dialectique Amour/Rébellion. Il s’agissait donc de réaliser des portraits pensés avec les participant·es, afin de réaliser une série représentative de la diversité de genre et d’identité présente au sein de la communauté.
Ce travail photographique est prolongé en vidéo avec l’installation d’un studio de prise de vue à l’Hôtel Pasteur (Rennes) afin d’inviter les membres de la communauté à s’auto-filmer sur la thématique du toucher. Seul·es ou à deux, les personnes étaient invité·es à explorer chaque partie de leur corps afin de le cartographier, créant ainsi un voyage haptique à la fois abstrait et incarné. Une courte série photographique a également été réalisée sur les tatouages portés par les personnes issues de la communauté, qui représentent souvent des éléments biographiques. »