L’amour et la rébellion entretiennent depuis toujours une relation complexe et ambivalente. Leur dynamique est porteuse de désir, d’espérance, de transformation et de résistance. L’amour est souvent associé au sentiment de tendresse et de passion, mais il peut être aussi vecteur d’énergie et de force face à l’adversité. De même, la rébellion, souvent perçue comme acte de violence, peut se transformer en un mouvement de solidarité et de compassion.
La photographie contemporaine a toujours été au coeur de cette fusion, à la fois témoin et actrice engagée des bouleversements historiques et des enjeux sociétaux de notre présent. Cette nouvelle édition du festival GLAZ offre le regard d’artistes photographes reconnu·es et émergent·es dévoilant ces moments où l’intime et le politique se rejoignent.
Il serait vain de présenter ici l’ensemble des artistes invité·es. Quatre d’entre eux résument à mes yeux parfaitement le propos. Parmi eux, Alec Soth, figure majeure de la photographie américaine contemporaine, livre avec Gathered Leaves – une rétrospective présentée pour la première fois en France aux Champs Libres – un regard poétique sur les marges de la société. Paul Reas, grand nom de la photographie britannique, propose quant à lui une vision documentaire percutante de l’Angleterre des années 1970-80 sur fond de mouvement musical Northern soul. Sa rétrospective Fables of Faubus, présentée au Carré d’Art de Chartres-de-Bretagne, est également une première en France. La présence de deux grandes artistes reconnues internationalement Siân Davey (GB) à l’université Rennes 2 et Malekeh Nayiny (IR) à l’Artothèque de Vitré apporte une profondeur émotionnelle singulière. Davey explore avec tendresse les fragilités humaines à travers sa série The Garden. Nayiny, avec Traveling Demons, mêle photographie et mise en scène de démons en papier mâché pour questionner notre rapport aux autres et au monde, en lien avec son héritage iranien.
Chaque artiste, à sa façon, met en lumière la complexité de notre monde et des sentiments humains. Loin des visions manichéennes et des tendances populistes visant à simplifier abusivement la réalité, ces actes d’amour et de rébellion, nous invitent à réfléchir et à nous regarder autrement pour, peut-être, nous aider à réinventer nos manières de vivre.
Un grand merci aux artistes et aux organisations internationales qui ont accepté notre invitation et nous ont accordé leur confiance.
L’équipe de GLAZ est composée de vingt personnes et d’une armée de bénévoles que je ne remercierai jamais assez. Nous leur devons ce festival.
C’est au nom de ce collectif passionné, avec lequel j’ai le plus grand plaisir à travailler, que nous vous souhaitons une magnifique édition 2025.
Jean-Christophe Godet
Directeur artistique du festival