PROJECTIONS CINÉMA

Mercredi 26 novembre
Les Archives Départementales – Auditorium – 18H30

Bons Baisers des grèves
Documentaire de Philippe Baron (France/2025) – 52’

Avec Louis Berthélémy
Image : Mathilde Gaillard
Montage : Katia Manceau
Musique originale : Yan Volsy
Produit par Jean-François Le Corre et Sabine Jaffrennou

De 1905 à 1912, la France est secouée par une vague de conflits sociaux. Le syndicalisme naissant invente de nouveaux modes d’action. Les grèves sont dures et violemment réprimées. De Limoges à Courrières en passant par Fougères, un jeune photographe parcourt cette France industrieuse en colère et diffuse ses photographies au plus grand nombre grâce à un média visuel populaire : la carte postale.

En partenariat avec Vivement Lundi ! et le Département Ille-et-Vilaine

En coproduction avec France Télévisions, France 3 Bretagne, France 3 Occitanie, France 3 Hauts-de-France en coproduction avec Pictanovo

Avec le soutien de Centre National du Cinéma et de l’image animée, Région Bretagne, Région Hauts-de-France, Procirep – Angoa

Jeudi 27 novembre
Cinéma L’Arvor – 20H15

Rita, Sue and Bob too!
Fiction d’Alan Clarke (GB/1987) – 1H33

Dans un quartier défavorisée du Nord de l’Angleterre, deux adolescentes entament une liaison avec leur employeur plus aisé. Une chronique grinçante autour d’un ménage à trois sur fond de tensions sociales.

« Rita, Sue and Bob too » est une comédie acide sur l’Angleterre tatchérienne, qui dresse le portait d’une jeunesse sans avenir, et d’une société coupée en deux entre les nouveaux pauvres et les nouveaux riches. Un thème qui peut rappeler celui de « Meantime » de Mike Leigh, sorti quatre ans plus tôt.

Mais « Rita.. » emprunte aussi aux comédies sexuelles anglaises si populaires dans les années 70 (comme par exemple « Confessions of a window cleaner » de Val Guest qui est le film britannique à avoir enregistré le plus d’entrées en 1974).

Le résultat est un film rapidement devenu culte en Grande-Bretagne. Pas parce que « Rita… » puise dans l’érotisme bon marché (le moins qu’on puisse dire c’est que les actrices n’ont pas été sélectionnées sur leur physique, et la seule nudité que vous verrez est une paire de fesses… masculine). Mais le mélange de critique sociale (plus fine qu’il n’y parait de premier abord) et de libération sexuelle (alors que Sida est en train de terroriser les pays occidentaux) est pour le moins rafraîchissant dans le climat délétère de l’époque.

Le film frappe l’Angleterre tatchérienne là où ça fait mal et n’évite aucun sujet : la pauvreté, le racisme, l’alcoolisme, la beaufitude, la violence conjugale, le retour à la pruderie,… mais traite le tout avec un rire narquois, celui des héroïnes qui rient constamment de leurs propres mésaventures. « Rita, sue and Bob too » est avant tout un film libertaire, anarchique à l’image de son réalisateur, le fameux Alan Clarke. La fin est d’ailleurs proprement amorale/immorale à l’image de ses deux héroïnes et du film lui-même.

En partenariat avec Clair Obscur

Dimanche 7 décembre
Les Champs Libres – Auditorium – 16H00

Toute la beauté et le sang versé
Documentaire de Laura Poitras (France/2023) – 1H57

Nan Goldin a révolutionné l’art de la photographie et réinventé la notion du genre et les définitions de la normalité. Le film nous mène au coeur des combats artistiques et politiques de cette activiste infatigable.

Connue pour ses portraits sur le vif d’Edward Snowden (Citizenfour) ou Julian Assange (Risk), Laura Poitras croque dans son nouveau docu (Lion d’or à la dernière Mostra) la grande Nan Goldin, photographe mythique de l’underground US.

L’évocation biographique, assez classique, se double d’une matière plus abrasive, militante, qui détaille l’action menée par Goldin contre les Sackler, richissime famille américaine au cœur du scandale des opioïdes : ses membres sont accusés d’avoir provoqué une crise sanitaire monstrueuse (on parle de centaines de milliers de morts) en mettant sur le marché un antidouleur dévastateur, l’OxyContin.

Avec le groupe P.A.I.N., Nan Goldin entreprend des actions coup de poing dans les grands musées de la planète, du Guggenheim de New York au Louvre, afin que ces institutions culturelles refusent désormais d’encaisser les gros chèques qu’ont l’habitude de signer les Sackler, qui aiment se présenter comme de gentils mécènes.

En mêlant les images de ce combat à celles du parcours esthétique et intime de la photographe, Laura Poitras dessine les contours d’une existence passée à lutter contre des forces américaines répressives très puissantes : le puritanisme hier, la rapacité et l’impunité des hyper-riches aujourd’hui.

Un moment hallucinant, inoubliable, troue le film de l’intérieur : une audition judiciaire, tenue sur Zoom, où les Sackler sont contraints d’écouter, de longues heures durant, les témoignages des familles des victimes de leur poison. Ils restent muets, figés par la honte, comme prisonniers de leurs petites fenêtres numériques.

En partenariat avec le Musée de Bretagne