« 24 images projetées par seconde, c’est le principe du cinématographe, enfant de la photographie, mais dont les arts ne se recoupent finalement guère.
Cette exposition regroupe vingt-quatre photographies, lesquelles mises bout à bout au cinéma, représenteraient une bien éphémère seconde, chassée par une autre. Au même titre que la musique, le cinéma est un art abstrait. Un film de cinéma, contrairement à un tirage photographique, n’a pas d’existence matérielle. C’est notre cerveau de spectateur qui lui permet d’exister. Un film est une image mentale qui évoque la peinture chinoise ancienne, laquelle n’était jamais montrée frontalement dans son intégralité, mais sous la forme d’un rouleau que l’on déroulait et enroulait, ne laissant voir le motif que par une mince fente. Une peinture qui alors n’avait aucune fonction décorative, et qui préfigurait le cinématographe, d’une certaine façon, dans son déroulé.
Mais le cinéma c’est aussi la chambre obscure où l’on projette des films, un endroit qui m’a permis dès l’adolescence de m’extraire de la société pour mieux la cerner, et m’y projeter. Un véritable refuge qui approfondit la vision du monde.
Les auteurs cinéastes Chaplin, Keaton, Lang, Ford, Hitchcock, Antonioni, Lynch ou Hawks furent mes maîtres, et leurs films irriguent toujours mon cerveau. L’exposition de cette sélection de photographies est un hommage à ce cinéma-monde qui me tient tant à cœur ; une petite fenêtre qui vous permettra peut-être de sauter dans le mien, de monde, et pour plus d’une seconde… »
En association avec Agence Vu’